Une philosophie d’art et de Vie
Briser un objet ne signifie pas la fin de son histoire. Au Japon, l’art ancestral du kintsugi nous enseigne que les cicatrices, loin d’être dissimulées, peuvent devenir un vrai trésor. Trésor pour les yeux mais aussi pour l’âme. Cette pratique consiste à réparer les objets cassés en soulignant leurs fêlures avec de la laque saupoudrée de poudre d’or. En réalité, c’est bien plus qu’une technique artisanale. C’est une philosophie de vie qui résonne particulièrement avec la vulnérabilité de notre propre histoire.
Lorsque je répare un objet, je répare un mouvement à la conséquence « malheureuse ». Au Japon, on ne considère pas vraiment que le hasard y soit pour quelque chose. Il s’agirait plutôt de faire le lien entre une pensée, un état d’être et votre corps. Parfois, une pensée vous traverse, vous êtes ailleurs et le choc arrive. Une autre fois quelque chose va vous toucher, et sans trop savoir comment, vous allez cassé votre tasse. C’est Myriam Greff qui raconte la fois où elle a réparé le bol d’une cliente. Cette dernière était une patiente souffrant d’un cancer du sein. C’est peu après l’annonce qu’elle a cassé son bol. Vous comprenez ?



Kintsugi : l’art de la résilience et de l’imperfection
Le kintsugi nous invite à changer de regard sur les blessures, qu’elles soient matérielles ou intérieures. Plutôt que de masquer les cassures, il les met en valeur en leur donnant une nouvelle vie. C’est une métaphore puissante pour celles et ceux qui, dans leur chemin de vie, ont appris à accueillir leurs épreuves et à en faire une force. Cette philosophie attire naturellement les esprits en quête de sens, sensibles à l’authenticité. En effet, il ne s’agit plus de cacher ce qui a été blessé, mais de présenter cette blessure au monde et de montrer ce qu’on en a fait.
La perfection n’existe pas et avec le kintsugi il nous est rendu possible de voir la beauté de l’imperfection. La Vie ne peut pas se vivre sans accident, sans blessure à l’âme et au corps, sans souffrance émotionnelle. Sans que nos esprits ne soient troublés, désorientés, parfois totalement perdus et meurtris. Le kintsugi permet de récupérer les pièces d’un puzzle, les pièces d’un bout de vie. Je les nettoie et les rassemble pour vous rappeler que ce que nous vivons ne représentent pas que des débris. Ces fragments rassemblés peuvent nous permettre de retrouver du sens, là où on ne le voyait plus. De retrouver du beau, derrière ce qui nous semblait laid. Le kintsugi nous permet de reconsidérer que le temps peut vraiment faire quelque chose pour nous, aussi souvent que nous en avons besoin.



Le Kintsugi dans Votre Vie
Le kintsugi répond à une quête universelle : celle de donner du sens aux épreuves et de préserver ce qui compte. Il attire celles et ceux qui :
- Valorisent les souvenirs et le patrimoine familial.
- Sont sensibles à la beauté singulière des objets imparfaits.
- Privilégient la réparation à la consommation.
- Recherchent des œuvres uniques, chargées d’émotion.
Ainsi, chaque fissure dorée devient un pont entre le passé et le présent, entre la fragilité et la force. Adopter le kintsugi, c’est faire entrer dans sa vie une philosophie de l’acceptation et de la résilience. C’est choisir de valoriser les cicatrices de son histoire, d’objets aimés, mais aussi de son propre chemin de vie. Que ce soit pour réparer un objet chargé de souvenirs ou pour découvrir une nouvelle manière de voir vos fêlures intérieures, le kintsugi vous invite à célébrer ce qui vous rend unique.
Parce que les fêlures ne sont pas des failles, mais des empreintes d’une vie pleinement vécue. Et qu’une fois réparées, elles peuvent devenir vos plus précieuses traces d’or.


